
Molenbeek résout la crise de l’accueil le long du canal
Aujourd’hui, le 7 mars, la commune de Molenbeek a évacué le campement de fortune situé sur le Quai des Charbonnages, le long du canal. Tous les demandeurs d’asile et les migrants qui y séjournaient ont été hébergés dans une salle de sport communale du quartier Heyvaert. De là, ils seront dirigés vers une place dans le réseau d’accueil régulier. Cette évacuation a été entièrement initiée par la commune de Molenbeek et notamment notre bourgmestre, Catherine Moureaux, qui met ainsi fin à cette situation particulièrement pénible et intenable.
L’échec de la politique fédérale
Depuis l’automne dernier, des demandeurs d’asile dorment dans des tentes sur le Quai des Charbonnages, à proximité du Petit Château où les demandeurs d’asile sont censés s’enregistrer. Cette situation terrible est le résultat de la mauvaise politique de la Secrétaire d’Etat Nicole De Moor. J’ai déjà dénoncé publiquement cette stratégie politique réfléchie à la fin du mois de décembre, malheureusement sans grand effet. Lorsqu’un bâtiment squatté abritant des demandeurs d’asile dans la Rue des Palais de Schaerbeek a été évacué en février, de plus en plus de personnes ont commencé à se réfugier dans le campement. On estime à 150 le nombre de personnes qui, depuis lors, séjournent jour et nuit le long du canal.
Problèmes de sécurité
Cette situation est devenue intenable à tous les niveaux. Les risques en matière de sécurité et d’hygiène s’accumulaient. Par exemple, il n’y a pas de toilettes publiques sur le Quai des Charbonnages, le tas d’ordures devenait de plus en plus grand et il y avait un risque d’incendie causé par les feux allumés la nuit. En outre, la circulation est devenue chaotique et dangereuse. Le long du canal se trouve une piste cyclable très fréquentée. Tant pour les demandeurs d’asile eux-mêmes que pour les riverains, également victimes de l’échec de la politique fédérale, il était urgent de trouver une solution durable. Ne serait-ce que pour éviter que la situation ne s’empire.
La commune prend ses responsabilités
En tant que commune, sous l’impulsion de notre bourgmestre, Catherine Moureaux, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour mettre fin à ce problème. Ce qui, en tant que commune la plus pauvre du pays, accueillant déjà les centres d’accueil de Fedasil et du Samusocial et devant constamment trouver des solutions à des problèmes sociaux angoissants, est loin d’être facile. De plus, l’accueil des demandeurs d’asile est tout simplement une compétence fédérale et une responsabilité internationale qui dépasse la capacité d’accueil d’une commune. Par nécessité, nous avons néanmoins pris les devants dans cette situation, de manière cordiale et très humaine. Il ne faut cependant pas sous-estimer les efforts financiers et logistiques de notre commune dans tout cela.
L’évacuation concrète
L’évacuation a été structurée et délibérée. En effet, elle n’a pas été communiquée à l’avance, afin d’éviter d’augmenter le nombre de tentes et les risques de sécurité qui y sont associés. La semaine dernière, nous avons compté le nombre de personnes sur le Quai des Charbonnages afin de trouver une infrastructure d’hébergement temporaire appropriée. Nous l’avons trouvée dans notre salle de sport communale du quartier Heyvaert, qui dispose de suffisamment de douches et de toilettes pour offrir tout le confort de base nécessaire. Aujourd’hui, les bus de la STIB ont amené les demandeurs d’asile à la salle de sport. Nos services communaux ont enlevé les tentes pour éviter que plus de personnes encore ne se rendent vers le Quai des Charbonnages, mais aussi pour des raisons d’hygiène. Toutes les personnes qui se trouvent actuellement dans le hall des sports seront envoyées dans le circuit d’accueil normal dans les jours à venir. Ceux qui ont droit à l’asile entreront dans un centre d’accueil de Fedasil. Ceux qui n’ont pas ce droit obtiendront une place dans le centre d’accueil pour sans-abri de la Région bruxelloise. Dans quelques jours, il n’y aura donc plus de personnes hébergées dans le hall des sports.
En tant qu’échevin de Molenbeek, mais plus encore en tant qu’habitant socialement engagé de cette commune et de ce pays, je suis plus que fier de notre bourgmestre. Elle a trouvé une solution professionnelle et humaine à une situation pénible, tant pour les demandeurs d’asile que pour les riverains. Merci, Catherine.
Image © screen.brussels