
Notre capitale a besoin d’une police renforcée
Une guerre des gangs et une vague de violence liée à la drogue s’abattent sur certains quartiers de Bruxelles. Le pire s’est produit cette semaine : une fusillade devant une école de Molenbeek. Les enfants obligés de s’abriter à l’intérieur pouvaient entendre les coups de feu dehors. La situation est grave. Et ce ne semble pas près de s’arrêter.
Les Bruxellois sont nombreux à être inquiets et anxieux. Et s’il y a des victimes innocentes ? Les citoyens attendent des mesures fortes du gouvernement. Mais les signaux que le citoyen reçoit ne sont pas très encourageants. Dans une Belgique où les compétences sont fragmentées et où le mille-feuilles administratif est la règle, chacun se renvoie la patate chaude.
La police locale de Molenbeek demande des renforts depuis de nombreuses années. La Ministre fédérale Verlinden propose de fusionner les zones de police à Bruxelles. Ces deux options se justifient, elles peuvent aider, mais l’idéal serait de faire l’un et l’autre.
Quelques faits : la zone de police Ouest, à laquelle appartient Molenbeek, fait face à un manque criant de personnel. Comme les autres zones de police, elle éprouve des difficultés à pourvoir les postes vacants. De plus, la norme KUL (de 2001), sur la base de laquelle sont calculés la dotation fédérale et le nombre d’agents de police, est complètement dépassée. En effet, le nombre d’habitants a augmenté d’un tiers alors que les moyens n’ont pas suivi. La dotation fédérale moyenne pour la police à travers la Belgique revient à 96 euros par habitant. Dans la zone Bruxelles-Ouest, elle s’élève à seulement 60 euros par habitant. C’est la dotation la plus faible de toutes les zones bruxelloises.
Conséquence ? Le nombre d’agents de police est beaucoup trop faible compte tenu de la taille de la population. Il n’y a pas assez d’agents dans les rues ni d’enquêteurs pour garantir la sécurité dans les quartiers difficiles. En outre, Bruxelles, en tant que capitale (de l’Europe), assume de nombreuses tâches policières supplémentaires relatives aux manifestations et sommets européens. À long terme, cette situation est usante pour les forces de l’ordre.
L’appel de Molenbeek pour un renforcement de la police fédérale est justifié. Le fait que la fusion des zones de police soit sur la table au même moment est également justifié.
Bruxelles se divise en six zones de police, avec six chefs de corps, sous l’autorité de 19 bourgmestres. Cette situation est peu à peu devenue ingérable. Les criminels ne s’arrêtent pas aux frontières communales. Notre métropole a besoins d’une unité de commandement, surtout lorsqu’il s’agit de la violence liée à la drogue. Sous l’autorité du Ministre-Président de la Région bruxelloise. Le Ministre-Président s’est déjà vu attribuer davantage de compétences avec la sixième réforme de l’État. Avec Bruxelles Prévention et Sécurité (BPS), nous disposons déjà d’une institution qui peut assumer ce rôle. Malheureusement, son rôle est encore réduit au minimum. On n’arrive même pas à finaliser le dossier de l’achat central d’équipements pour l’ensemble de la Région. À court terme, BPS pourrait mettre en place une cellule dédiée à la criminalité organisée, avec des agents et des enquêteurs qui recenseraient les bandes de trafiquants actives sur le territoire bruxellois et s’attaqueraient de manière structurelle au problème. Une cellule qui s’attaque de manière coordonnée pour l’ensemble de Bruxelles à la circulation toujours plus importante des armes.
La fusion des zones de police est une nécessité. Mais de nombreux partis s’y opposent. L’escalade actuelle de la violence sera peut-être un signal d’alarme. Une réforme pourrait rendre la police bruxelloise plus efficace et est nécessaire pour lutter plus efficacement contre la grande criminalité. La sécurité des habitants de Bruxelles est en jeu. Des renforts sont nécessaires dans les plus brefs délais et Bruxelles Prévention et Sécurité doit mettre en place une cellule de lutte contre le crime organisé sous l’autorité du Ministre-Président bruxellois afin d’arrêter la spirale de la violence et de la guerre des gangs dans les rues de Bruxelles.
Els Rochette – Députée bruxelloise one.brussels-Vooruit
Jef van Damme – Échevin Vooruit à Molenbeek
Foto: Robin Cuvillier (Feed by Pixels)