
Prêtez un professeur de langue
A Bruxelles, les écoles francophones ne trouvent pas de professeurs de néerlandais. Dans l’enseignement néerlandophone, il y a également un problème avec le français car les professeurs eux-mêmes ne parlent pas suffisamment le français. Je veux que des professeurs francophones donnent cours dans l’école néerlandophone du quartier et vice-versa. Ainsi, tout le monde peut suivre les cours d’un ” native speaker “.
Nous pouvons naturellement essayer de recruter des professeurs. Mais j’ai une autre proposition : inutile de partir à la recherche de nouveaux professeurs, utilisons un avantage qui n’existe qu’à Bruxelles. De nombreuses écoles néerlandophones ont souvent une école francophone voisine qui partage le même site ou qui se trouve juste à côté. Échangeons simplement les professeurs des deux écoles.
Elle est professeur en troisième année dans ‘Vier Winden’, une école primaire bruxelloise néerlandophone. Lui, donne cours dans l’école francophone Sainte Ursule juste à côté. Ensemble, ils ont lancé un projet d’échange unique, avec le soutien de leurs directions. Chaque semaine, Annemie va donner cours de néerlandais dans la classe d’Olivier. Pendant ce temps-là, Olivier donne cours de français aux élèves d’Annemie. Les deux écoles sont situées côte à côte, les élèves utilisent la même entrée. Et pourtant, ils ne parlaient plus la langue de l’autre.
Native speakers
Pourquoi ne pas suivre l’exemple de Juf Annemie et de Maître Olivier et mettre ces échanges sur pied partout entre les écoles sœurs francophones et néerlandophones ? Ainsi, les professeurs d’une école donneraient des cours (de langue) dans l’autre école. L’avantage est que les élèves reçoivent un enseignement de « native speakers » et que les professeurs peuvent, malgré tout, continuer à travailler dans leur propre école et réseau linguistique. Ainsi, il n’y a aucun obstacle administratif. C’est un atout que nous avons à Bruxelles, car il y a beaucoup d’écoles comme celles d’Annemie et d’Olivier. Tout le monde y gagne. Surtout les enfants.
Il y a 10 ans, alors que j’étais échevin, j’ai essayé d’instaurer ce système dans les écoles communales néerlandophones de Molenbeek. Cela n’a eu que peu de succès car il y avait peu d’intérêt du côté francophone. L’exemple d’Annemie et d’Olivier prouve que le moment est venu d’étendre le système.
Car nous devons continuer à investir dans le bilinguisme ou le plurilinguisme. C’est un must pour les enfants qui grandissent dans cette ville. Lorsque vous êtes à la recherche d’un emploi, l’une des premières conditions est d’être bilingue. Mais ce n’est pas tout! Lorsque vous parlez la langue de l’autre, vous vous comprenez mieux et vous pouvez faire davantage preuve d’empathie.
Photo: De Windroos